Production de la protéine thérapeutique in-vitro

   On a enfin notre gène. Maintenant, il faut guérir notre patient. Pour cela, on peut envisager plusieurs solutions en fonction de la maladie. Par exemple, l'hémophilie est due à une diminution de l'activité d'une protéine de la coagulation : la protéine est produite mais en trop faible quantité; il serait alors plus simple d'injecter la protéine comme médicament au patient.
   C'est la méthode la plus simple en thérapie génique; on va produire la protéine à la place de l'organisme. Pour cela on peut tout simplement se servir de nos colonies de bactéries et leur faire produire en forte quantité la protéine. Hélas, cela ne marchera pas car on a seulement introduit le gène de structure et il lui manque ce que l'on appelle les séquences régulatrices, c'est à dire le promoteur, le site initiateur et le terminateur qui servent de repère à l'ARN polymérase. Il nous faut donc recommencer les mêmes opérations que précédemment mais avec les séquences régulatrices de la bactérie (car celle de l'homme ne serait pas identifiée par la bactérie). Pour cela, la meilleure façon est de remplacer un gène du plasmide mais en conservant sa partie régulatrice.
   Maintenant, on va se servir de la bactérie pour qu'elle produise notre protéine. La production se fait dans des fermenteurs spéciaux afin d'optimiser les conditions de vie des bactéries. On pourrait récupérer les protéines après la lyse des bactéries mais cela nécessiterait un énorme travail de purification, la protéine se trouvant alors mélangée à toutes les protéines bactériennes. Or on peut s'arranger pour que la bactérie glisse notre protéine dans sa membrane cytoplasmique interne. Ainsi, lorsque les bactéries sont plongées dans un bain d'eau sucrée suffisamment concentré pour être hypertonique par rapport au cytoplasme bactérien, la cellule bactérienne se rétracte, ce qui augmente le volume de l'espace périplasmique dans lequel se glisse notre protéine. Ensuite, les bactéries sont plongées dans de l'eau, qui est un milieu très hypotonique. La cellule augmente alors brutalement le volume de son cytoplasme et le contenu de l'espace périplasmique est chassé vers l'extérieur.

   Cette technique est depuis quelques années utilisée de manière industriel pour la production d'Insuline nécessaire au personne diabétique. C'est la forme la plus aboutie en thérapie génique, mais ses perspectives en sont limitées. Certains scientifique prévoit déjà la production d'animaux transgénique qui servirait d'usine à protéine.

ï Isolement & clonage du gène ó Transfère d'un gène thérapeutique ð