Localisation du gène de nécessité
Pour l'instant on sait juste de quelle protéine
on a besoin. Etant donné que tous les êtres vivants ont le même système
de codage génétique, on est sûr de la trouver chez une espèce animale
ou végétale. On ne peut pas développer la façon dont on trouve la bonne
protéine car elle est spécifique à chaque maladie. Ce qui va nous intéresser
c'est le transfert d'un gène. Il nous faut donc remonter de la protéine
jusqu'au gène.
D'abord, identifions les acides
aminés qui forment cette protéine; on peut facilement retrouver
l'ordre des dix premiers, après cela se complique car une protéine n'est
pas une simple chaîne d'acides aminés mais un gros melli mélo.. [protéine]
Avec les dix premiers acides aminés on peut facilement retrouver les
dix codons
correspondants grâce à la [table des codes génétiques]; Enfin, ce
n'est pas si simple que cela car si un codon donne bien un acide aminé,
le contraire n'est pas toujours vrai. Par exemple la Leucine peut se
coder avec six formes différentes: UUA; UUG; CUU; CUC; CUA ou CUG, ce
qui peut nous donner un grand nombre de gènes possibles...
Maintenant que l'on a les trente premiers nucléotides
de notre gène, il faut le trouver dans le génome de notre organisme
donneur. Pour cela, on va utiliser une sonde
dite "chaude". En effet on a remarqué que des brins d'ADN
(ou d'ARN)
complémentaires ont tendance à se lier ensemble naturellement. On va
donc utiliser ce principe. Puisque l'on a les trente premiers nucléotides,
on va synthétiser leurs trente bases complémentaires en les assemblant
dans le bon ordre. Ce sera notre sonde (ou plutôt nos sondes puisqu'il
y a plusieurs codons possibles pour former la même protéine). Elle est
dite "chaude" car on va la rendre radioactif pour pouvoir
la retrouver.
Mais retrouver un gène dans tous les chromosomes
d'une cellule
n'est pas évident : Il faut préalablement découper la (ou les) chaîne
d'ADN en plus petits brins avec l'aide d'enzyme
de restriction ce qui manque un peu de précisions. D'autant plus
qu'une découverte relativement récente a montré que, chez les organismes
supérieurs, les gènes ne sont pas formés que d'une suite continue
de bases
nucléiques codantes. La suite de base d'un gène particulier peut
être interrompue par des séquences
non codantes, appelées introns,
ce qui rallonge considérablement la longueur d'un gène (seul 5% d'une
cellule Eucaryote
et réellement utilisée). Il serait alors plus judicieux de rechercher
l'ARNm de notre gène. On aurait alors plus besoin d'enzymes et lors
de la transcription les introns seraient supprimés. Le seul problème
est que l'on ne trouve l'ARNm de notre gène que quand il est transcrit
ce qui, chez les organismes supérieurs, n'est le cas que pour quelques
cellules, et seulement quand l'organisme en a besoin. On va donc mettre
en culture
des cellules qui produisent naturellement notre protéine et les forcer
à produire la protéine en simulant une demande de l'organisme.
Enfin avec les trente premiers nucléotides précédemment
trouvés, on va synthétiser les trente bases complémentaires de l'ARNm
en les assemblant dans le bon ordre puis les rendre radioactifs. Ce
sera notre sonde (ou plutôt nos sondes puisqu'il y a plusieurs codons
possibles pour former la même protéine). On lyse
les cellules et on rajoute notre sonde qui va se fixer sur l'ARNm. Bien
entendu, plus la sonde et grande, moins on a de chance de se tromper.
Il ne nous reste plus qu'à faire une électrophorèse
de l'ensemble et passer le résultat sur une feuille photographique pour
retrouver notre sonde et l'ARNm recherché [électrophorèse].
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