l'immunodéficiences combinées sévères

   Les enfants qui naissent sans un système immunitaire efficace sont appelés “enfant bulle”. En effet, la carence au niveau de leurs défenses provoque l’incapacité pour leur organisme de riposter à l’attaque des bactéries et des virus ; ces enfants doivent donc vivre dans un lieu stérile, privés de tout contact direct avec l’air ambiant ou avec d’autres personnes, comme dans une “bulle”.
   Les anomalies du système immunitaire sont généralement d’origine génétique, par exemple si un gène essentiel au bon fonctionnement des défenses ne produit pas la protéine vitale qu’il devrait coder, tout le système immunitaire devient inopérant. Si un seul gène est la cause de l’anomalie et s’il est bien identifié, la thérapie génique, c’est-à-dire le remplacement du gène déficient par le gène normal, peut alors être envisagée et elle permet d’éviter les complications causées par une greffe de moelle osseuse.

   Les essais de thérapie génique avaient, jusqu'à présent, été décevant, mais l'équipe d'Alain Fisher, à l'Hôpital Necker, a traité en 1999, par thérapie génique, deux enfants atteints d'un déficit immunitaire grave : un an après l'intervention, ils ont un système immunitaire fonctionnel.
   La moelle osseuse de deux très jeunes garçons de 8 et 11 mois porteurs d’une anomalie génétique du chromosome X responsable d’une absence totale de deux cellules-clé du système immunitaire, les lymphocytes T et natural killer (NK), a tout d’abord été prélevé. Les cellules souches de cette moelle osseuse, qui peuvent donner naissance à n’importe quel type de cellule sanguine, ont ensuite été sélectionnées puis infectées par un virus rendu inoffensif, une sorte de cheval de Troie, qui leur a transmis la séquence génétique qui faisait justement défaut chez les deux petits patients. Cette séquence génétique s’est ainsi intégrée dans le génome de la cellule souche qui a donc commencé à produire la protéine manquante, laquelle a permis l’apparition de générations de lymphocytes T et NK. La moelle osseuse modifiée a enfin été réinjectée. Un an environ après ce traitement, le système immunitaire des deux enfants est redevenu normal. Ces derniers, parfaitement sains, ont même pu être vaccinés et vivent aujourd’hui à domicile sans aucun traitement alors que le déficit dont ils sont porteurs était mortel dans 100 % des cas jusqu’au début des années 80. En 1983, la greffe de moelle osseuse permettait pour la première fois d’améliorer sensiblement le pronostic de cette affection. Si les médecins s’interdisent de parler de guérison définitive, il est toutefois probable que l’effet de cette nouvelle thérapie perdure cinq à dix ans voire davantage. La même intervention a plus récemment été réalisée chez trois autres enfants. Seul l’un d’entre eux est aujourd’hui l’objet d’inquiétudes, puisque le nombre de ses cellules T et NK que l’on s’attend à voir apparaître n’est pas encore satisfaisant. Au total, 4 petits patients sur 5 ont retrouvé un état de santé normal ou proche de la normale. [flash]

Cette première mondiale a reçu un soutien financier partiel de l’AFM, de la Fondation de France ainsi que d’autres associations.

Cette première mondiale a reçu un soutien financier partiel de l’AFM, de la Fondation de France ainsi que d’autres associations.

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