le cancer
Caractéristiques des cellules cancéreuses
Un tissu
cancéreux est un clone,
car toutes les cellules qui
le constituent descendent de la même cellule souche.
Ces cellules échappent au contrôle des systèmes
de régulation de l'organisme
(qui inhiberaient leur multiplication si elles n'étaient pas
cancéreuses) et se comportent ainsi un peu comme des cellules
embryonnaires (ou jeunes, ou
immatures).
Un autre aspect rapproche les cellules cancéreuses
des cellules embryonnaires les plus primitives: leur incapacité
partielle ou totale à subir les transformations morphologiques
et fonctionnelles qui devraient leur permettre de se différencier,
de se spécialiser en une cellule mature. En fait, il existe toutes
sortes d'intermédiaires entre la cellule assez bien différenciée,
et presque bénigne, et la cellule très indifférenciée
et très maligne.
Le cancer peut apparaître par différentes sortes de facteurs environnementaux
On estime que 80% des cancers sont liés à l'environnement.
Alimentation
L'alimentation serait à l'origine de 40% des
décès par cancer, mais la relation de cause à effet
n'est pas clairement définie. Certaines graisses et fibres seraient
associées à une forte incidence de cancer du côlon.
Les graisses seraient, comme l'alcool, des facteurs favorisants. L'alcool
est aussi un agent promoteur, dont l'abus chronique augmente le risque
d'apparition de cancers.
Radiations
Les radiations ionisantes sont responsables de modifications
de l'ADN, telles que des mutations,
des ruptures et des transpositions.
Elles se traduiront par un cancer après quelques années
de latence.
Composées chimiques
Les composés cancérigènes sont
également responsables de ruptures et de translocations chromosomiques.
De nombreux agents chimiques sont susceptibles de provoquer directement
des cancers à la suite d'une seule exposition, tandis que d'autres
sont des initiateurs de cancers, ceux-ci se développant souvent
après une longue période de latence ou après la
rencontre avec un autre agent dit promoteur. Les initiateurs produisent
des modifications irréversibles de l'ADN, tandis que les promoteurs
stimulent la synthèse d'ADN
et l'expression des gènes.
Toutefois, si le promoteur affecte l'organisme avant l'agent initiateur,
son action est sans conséquence. L'organisme doit être
exposé plusieurs fois à ces facteurs, après avoir
rencontré l'agent initiateur, pour développer un cancer.
Inhalation
La fumée de cigarette, inhalée activement ou passivement,
est un facteur prépondérant, responsable d'environ 30% de la mortalité
due au cancer. Le tabac est vecteur à la fois d'agents initiateurs et
d'agents favorisants. Si le fumeur abandonne la cigarette, le risque
d'apparition du cancer du poumon est considérablement diminué.
D'autre composée, que l'on trouvai régulièrement dans
l'industrie, sont aussi des facteurs prépondérants (Amiante, Thorium,
Styrène...).
Virus
Un virus
une fois entrée dans l'organisme, fait pénétrer son génome
dans une cellule, qui transcrira
les gènes viraux en même temps que ceux de la cellule. Certains virus
possèdent parfois un gène, dit oncogène
viral, capable de transformer les cellules saines en cellules malignes.
Le système immunitaire
est en mesure de reconnaître les sites
antigéniques anormaux qui se trouvent en surface des cellules cancéreuses
et de détruire ces dernières. Autrement dit, un cancer ne se développe
que lorsque le système immunitaire ne peut plus assumer son rôle. C'est
à dire lorsque les cellules cancéreuses se multiplient plus vite que
les cellules du système immunitaire.
Aussi, tout facteur induisant un déficit immunitaire
est susceptible de favoriser le développement d'un cancer.
On compte parmi ces facteurs : l'environnement avec
les différents risques que nous avons cité. Mais aussi un facteur non
négligeable celui de l'hérédité.
Mécanismes des cancers
Le mécanisme intime du cancer, à l'échelle moléculaire,
est génétique, et lié à des gènes qui existe naturellement dans le génome:
les oncogènes. Ces gènes produisent des protéines qui servent à la régulation
de la division cellulaire. La transformation cancéreuse vient d'une
augmentation de l'activité d'un oncogène, il en résulte une division
indépendante de la cellule et de ses cellules filles, ce qui va former
une tumeur.
Traitement
Les traitements traditionnels du cancer incluent la chirurgie, la radiothérapie
et la chimiothérapie, mais il existe d'autres techniques.
Chirurgie
La principale approche du traitement du cancer consiste
à retirer chirurgicalement la tumeur.
Les progrès des techniques chirurgicales et de l'anesthésie,
la disponibilité des produits sanguins et des antibiotiques
plus puissants ont permis de réduire l'ampleur des interventions
et la fréquence des complications, et de raccourcir les délais
de convalescence.
Malheureusement, de nombreux cancers sont découverts
à des stades trop avancés pour être opérables.
C'est le cas lorsque l'extension atteint des organes vitaux ou que les
métastases sont déjà
apparues. Il arrive cependant, dans de tels cas, que les chirurgiens
choisissent d'intervenir afin de diminuer les symptômes, de réduire
la taille de la tumeur et de faciliter l'action des autres traitements.
Radiothérapie
Les radiations ionisantes, électromagnétiques
ou particulaires, détruisent les tissus. La sensibilité
des tumeurs aux radiations est très variable, mais elle est généralement
plus importante que celle des tissus normaux environnants. Cette technique
est donc relativement peu nocive pour les tissus sains, à condition
que le rayonnement soit bien dosé.
La radiothérapie est complémentaire
de la chirurgie, notamment lorsque celle-ci risque de léser les
tissus voisins. En cure préopératoire, ils permettent
de stériliser les lésions tumorales et de prévenir
la dissémination des cellules malignes lors de l'intervention.
La radiothérapie contribue parfois à réduire le
volume de la tumeur, ce qui peut faciliter l'opération ou rendre
opérable une tumeur qui était auparavant inopérable.
Chimiothérapie
La chimiothérapie est le traitement du cancer
par des substances chimiques. Les médicaments sont véhiculés
dans tout l'organisme par l'intermédiaire de la circulation sanguine.
Il existe un très grand nombre de médicaments anticancéreux,
mais presque tous fonctionnent selon le même mécanisme
: ils interfèrent avec la synthèse
ou l'expression de l'ADN, ou avec les mécanismes de division
cellulaire.
Les cellules les plus sensibles à ces substances
sont celles qui se divisent le plus fréquemment, or les tumeurs
possèdent une plus forte proportion de cellules en cours de division
que les tissus sains. Ces derniers sont donc plus résistants
au traitement, mais certains d'entre eux, dont les cellules prolifèrent
rapidement (moelle osseuse,
tissus du tube digestif), restent quand même relativement sensibles.
Les deux principaux problèmes limitant l'utilisation de la chimiothérapie
sont la toxicité sur les tissus sains et l'apparition d'une résistance
des cellules cancéreuses. Les méthodes contrôlant
la toxicité et réduisant les risques de résistance
ne cessent de s'améliorer. Il importe de commencer le traitement
aussi tôt que possible, de déterminer les doses optimales
et de répéter les cures de traitement aussi fréquemment
que possible en tenant compte de la toxicité de la molécule.
L'association de plusieurs médicaments anticancéreux
constitue l'une des solutions. L'association chimiothérapique
emploie plusieurs substances (souvent de trois à six), chacune
étant efficace individuellement. Ces substances sont choisies
en fonction de leur mécanisme d'action qui doit être différent
afin de limiter l'apparition de résistances croisées sans
additionner les effets toxiques. Chaque substance peut ainsi être
utilisée à sa dose optimale sans augmentation du risque.
L'objectif principal de la chimiothérapie
est de détruire les micrométastases inopérables.
Hormonothérapie
Certains cancers sont hormonodépendants, c'est-à-dire
qu'ils sont sensibles à telle ou telle hormone
présente dans l'organisme, qui active leur prolifération.
On peut alors prescrire des médicaments, qui sont d'ailleurs
également des hormones, mais qui suppriment la source des hormones
stimulantes.
Autre approche : la thérapie génique
Le cancer devient une des principales cibles de la
thérapie génique. Les cancers des voies aériennes
supérieures concernent 500 000 personnes par an dans le monde.
Le traitement de première intention, la chimiothérapie,
nest efficace que chez 30 à 40 % des malades.
Une thérapie génique utilisant un adénovirus,
entreprise par une équipe anglo-américaine, vient de réactiver
lespoir de voir cette proportion augmenter sensiblement. Cet essai
de phase II a concerné 30 patients, déjà traités
dans la majorité des cas sans succès par la chirurgie
ou la radiothérapie, qui pouvaient donc passer pour incurables
. Grâce à la thérapie génique, 19 patients
ont vu leur tumeur régresser dau moins 50 %. Chez 8 dentre
eux, le cancer a totalement disparu. En outre, seuls 17 % des tumeurs
ont progressé dans un délai de six mois après le
traitement. Comment en est-on arrivé là ? Les chercheurs
ont utilisé un adénovirus, responsable à létat
naturel de simples rhumes de cerveau. Ce virus, comme beaucoup dautres,
a la particularité de sintroduire dans les cellules, de
sy multiplier et dentraîner leur éclatement,
ce qui a pour effet de relâcher dans lorganisme un nombre
encore plus important de virus-fils [voir
schéma]. Ici, cest un adénovirus génétiquement
modifié qui a été introduit directement dans la
plus grosse des tumeurs de chaque patient. Schématiquement, en
modifiant son patrimoine génétique, les chercheurs lont
rendu capable de détruire sélectivement les cellules cancéreuses
sans agresser les cellules normales. Ladénovirus modifié
est en effet incapable de se multiplier dans les cellules saines mais
parvient à tuer les cellules cancéreuses, lesquelles,
en majorité, présentent des anomalies génétiques
qui les rendent sensibles à lattaque virale. Pour augmenter
lefficacité de ce protocole thérapeutique, la chimiothérapie
traditionnelle était conduite parallèlement. Si les commentaires
des chercheurs sont particulièrement enthousiastes, il faudra
bien sûr attendre quun nombre beaucoup plus important de
patients soit inclus dans un essai de phase III pour conclure véritablement
à lefficacité de la thérapie génique
dans cette indication. Curieusement, cest donc bien la lutte contre
le cancer, et non comme on pouvait limaginer il y a une dizaine
dannées, contre les maladies génétiques,
qui suscite la majorité des essais de thérapie génique
: pas moins de 70 % des essais recensés sont en effet dédiés
à cette cause.
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